Courier de l'Égypte - A Coxyde, dans l'effervescence "brueghelienne" des cyclo-cross

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A Coxyde, dans l'effervescence "brueghelienne" des cyclo-cross
A Coxyde, dans l'effervescence "brueghelienne" des cyclo-cross / Photo: Nicolas TUCAT - AFP

A Coxyde, dans l'effervescence "brueghelienne" des cyclo-cross

Phénomène culturel en Flandre, le cyclo-cross attire chaque weekend des milliers de fans venus, comme dimanche à Coxyde, encourager leurs champions lors d'épreuves qui dépassent le simple cadre sportif dans une ambiance de kermesse qualifiée de "magique".

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Entre 10.000 et 15.000 fans de cross se sont massés le long des trois kilomètres d'un parcours tracé dans les dunes d'une base militaire en bord de mer du Nord.

Entre odeurs de friture et effluves de la bière sponsorisant l'événement, cette foule compacte largement composée de familles ou de bandes de copains s'égosille à encourager ses favoris dans une effervescence "brueghelienne". Cette ambiance immortalisée dans les tableaux du peintre Pieter Brueghel l'Ancien qui capturait l'âme de la Flandre au XVIe siècle.

"Cette athmospère, c'est magique", s'extasie Gaëtan, 23 ans, frigoriste, l'un des nombreux Français à avoir traversé la frontière toute proche.

Pourtant habitué à l'ambiance incandescente du stade Bollaert du RC Lens dont il est supporteur, Gaëtan ne se lasse pas de "l'atmosphère électrique" des cyclo-cross en Flandre.

- "Tympans solides" -

"Je suis venu encourager (les Néerlandais) Mathieu van der Poel et Lucinda Brand. Et un peu les Français aussi bien sûr...", précise-t-il à l'AFP.

Au cyclo-cross, les supporteurs sont proches de leurs favoris. Ils entendent leurs souffles, aperçoivent leurs visages marqués par la douleur. En une heure de temps, ils leur hurlent leurs encouragements lors des sept ou huit passages.

"Il faut avoir les tympans solides", rigole van der Poel, sept fois champion du monde et intraitable maître de la discipline.

"Au niveau de l'ambiance, un cyclo-cross c'est une tranchée d'Aremberg qui dure une heure", poursuit le dernier vainqueur de Paris-Roubaix, en référence à l'un des secteurs emblématiques de l'Enfer du Nord.

En Flandre, où quasiment chaque club cycliste possède son terrain de cross, les spécialistes des labourés sont des héros.

Eric De Vlaeminck (sept fois champion du monde), Sven Nys (le Cannibale de Baal) et aujourd'hui Wout Van Aert symbolisent "le caractère +Flandrien+: la résistance à la douleur, le combat contre les éléments (pluie, froid, boue) et l'humilité dans l'effort", note Ruben Van Gucht, commentateur historique de la chaîne publique Sporza qui réalise de fortes audiences à chaque retransmission d'une épreuve.

- Ecole technique -

"Le cyclo-cross est la meilleure école technique. Beaucoup de jeunes Flamands commencent par là pour apprendre le maniement du vélo avant de passer sur la route", embraye Gérard Bulens, consultant pour la télévision francophone RTBF.

Ce que confirment les succès sur route de Van Aert, Van der Poel, Pidcock ou Thibau Nys.

"C'est effectivement un bel outil pour apprendre à frotter", appuie le Français Aubin Sparfel, 19 ans, actuel leader de la Coupe du monde chez les Espoirs (moins de 23 ans), l'un des seuls à contester la domination des Belges et des Néerlandais.

"Je pense avoir gagné le respect du public flamand, se réjouit-il. Les gens me reconnaissent. Bien sûr, ils sont là pour pousser leurs favoris mais désormais j'entends régulièrement des encouragements à mon endroit", poursuit celui qui ambitionne de devenir champion du monde dans sa catégorie début février à Hulst aux Pays-Bas.

Comme les ténors belges et néerlandais, le coureur de l'équipe Décathlon-AG2R refuse de choisir entre la route et le cross, et rêve d'une carrière au sommet dans les deux disciplines.

Dans le même cas, la championne de France Amandine Fouquenet, candidate à un podium mondial dans un peu plus d'un mois, vient "meubler (son) hiver dans une région où le vélo ne s'arrête jamais".

A la recherche d'une équipe depuis la disparition d'Arka, "ce qui engendre pas mal de stress", la Bretonne vient "se changer les idées sur les cross, l'endroit parfait pour déconnecter, avec pour principale ambition de prendre du plaisir".

E.Taha--CdE