Streptocoque A: les infections toujours plus fréquentes qu'avant le Covid mais "semblent moins sévères"
Après une flambée épidémique en 2022, les infections à streptocoques A, responsables notamment de la scarlatine, ont fortement diminué, restant plus fréquentes qu'avant le Covid mais moins sévères qu'en 2022-2023, selon un bilan de Santé publique France publié lundi.
Les streptocoques A sont une catégorie de bactéries à l'origine d'infections variées, généralement bénignes, qui se traduisent fréquemment par une angine. Ils sont notamment à l'origine de la scarlatine, l'une des principales maladies infantiles.
Plus rarement, ils peuvent être responsables d’infections invasives graves (infections invasives à streptocoque du groupe A - IISGA) comme des septicémies. Ces bactéries se transmettent par gouttelettes respiratoires et contact direct (sécrétions nasales, lésions cutanées…).
En 2022-2023, le nombre d'infections, et notamment d'infections invasives graves, avait fortement augmenté, en lien avec "la levée des mesures barrière" en vigueur pendant la pandémie de Covid-19, et l'émergence d'une souche plus dangereuse (M1UK), observe cette étude.
L'étude s'appuie sur plusieurs indicateurs dont des données sur les passages aux urgences, consultations ambulatoires chez SOS médecins, l'incidence des IISGA ou la part des certificats de décès mentionnant une IIGSA.
Depuis la fin de l'année 2024, le nombre de consultations ambulatoires et passages aux urgences pour scarlatine sont "revenus à des niveaux observés au cours des saisons antérieures à l’épidémie de COVID-19", note Santé publique France (SpF).
Le taux d’incidence des infections invasives, qui avait atteint un pic de 6,2 pour 100.000 habitants en 2023, est retombé en 2024 à 4,5 mais reste toutefois "supérieur à celui habituellement rapporté" avant le Covid-19. Les données du premier semestre 2025 "suggèrent une poursuite de cette tendance".
La sévérité des infections "semble avoir nettement diminué" par rapport à 2022-2023, retrouvant un niveau "comparable à la période pré-Covid" indique SpF, qui observe "une baisse de la fréquence" des syndromes du choc streptococcique, ainsi que du nombre de certificats de décès liés à ces infections.
"Cette diminution des IISGA les plus sévères est particulièrement visible chez les enfants", précise l'étude.
Les données montrent en outre "une diminution significative" de la circulation de la souche M1UK en 2024 et début 2025.
Contrairement à des maladies infantiles d'origine virale comme la bronchiolite, les infections à streptocoques A peuvent se soigner par antibiotiques, comme l'amoxicilline ou la pénicilline.
G.Mahmoud--CdE