Courier de l'Égypte - Brésil: feu vert à l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie

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Brésil: feu vert à l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie
Brésil: feu vert à l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie / Photo: VITORIA VELEZ - AFP/Archives

Brésil: feu vert à l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie

La compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras a annoncé lundi avoir obtenu l'autorisation d'explorer en quête de pétrole au large de l'Amazonie, un projet dénoncé par les écologistes qui se voit confirmé à quelques semaines de la COP30 au Brésil.

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Ce projet est poussé par le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui accueillera la conférence climat de l'ONU en novembre dans la ville amazonienne de Belem.

Pour ses détracteurs, ce chantier pétrolier est le symbole des contradictions de Lula, qui se veut en même temps à l'avant-garde de la lutte contre le changement climatique et pour la défense de la forêt amazonienne.

Le forage doit débuter "immédiatement, pour une durée de cinq mois", à l'aide d'une sonde déjà présente sur place, a annoncé le géant pétrolier dans un communiqué envoyé à l'AFP.

"Petrobras a satisfait à toutes les exigences établies par (l'organe public de surveillance) Ibama, respectant intégralement le processus de licence environnementale", a détaillé la compagnie.

Concrètement, la licence porte sur "le forage d'un puits d'exploration" situé "en eaux profondes à 500 km de l'embouchure de l'Amazone et à 175 km de la côte".

Il se trouve dans une vaste région maritime nommée Marge Equatoriale, où le Guyana voisin a découvert d'énormes réserves de pétrole.

L'Ibama a affirmé de son côté avoir délivré cette autorisation "à l'issue d'un rigoureux processus".

"Cette autorisation est un sabotage de la COP et va à l'encontre du rôle de leader climatique revendiqué par le président Lula sur la scène internationale", a réagi l'Observatoire du climat dans un communiqué.

Ce collectif d'ONG a annoncé son intention d'"aller en justice pour dénoncer les illégalités et les défauts techniques du processus de délivrance de licence, qui pourraient faire en sorte qu'il soit annulé".

- "Nouvelle frontière" -

Le Brésil est le huitième producteur mondial de pétrole avec 3,4 millions de barils par jour en 2024. La moitié de son énergie provient cependant de sources renouvelables.

"La Marge Equatoriale représente l'avenir de notre souveraineté énergétique. Nous défendons une exploration avec une responsabilité environnementale totale, en accord avec les standards internationaux", a déclaré sur le réseau social X Alexandre Silveira, ministre brésilien de l'Energie.

"À travers cette exploration, la compagnie cherche à obtenir plus d'informations géologiques et à évaluer la présence de pétrole et de gaz dans la zone à une échelle (viable du point de vue) économique. Il n'y a pas de production de pétrole à ce stade", a expliqué Petrobras.

"Nous espérons obtenir d'excellents résultats et prouver l'existence de pétrole dans la partie brésilienne de cette nouvelle frontière énergétique mondiale", a fait savoir la présidente de la compagnie, Magda Chambriard.

Lula argumente que l'argent du pétrole peut servir à financer la transition énergétique.

Mais pour Ilan Zugman, directeur de l'ONG 350.org pour l'Amérique latine, l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie est une "erreur historique".

"Il est urgent de construire un plan de transition énergétique juste, basé sur les énergies renouvelables, qui respecte les peuples indigènes" et autres communautés traditionnelles, a-t-il ajouté.

L'Ibama avait refusé à Petrobras une licence d'exploration en 2023, estimant que la compagnie n'avait pas présenté les garanties nécessaires pour protéger la faune en cas de fuite de pétrole.

La compagnie avait présenté un recours pour que cette décision soit reconsidérée, et la pression a augmenté de la part de Lula, qui a déclaré il y a quelques mois que l'Ibama était une agence gouvernementale agissant comme si elle était "contre le gouvernement".

En février, une note technique de l'Ibama consultée par l'AFP recommandait de "refuser la licence environnementale", soulignant le risque de "perte massive de biodiversité dans un écosystème marin hautement sensible".

L'approbation de la licence a été accordée après des tests pré-opérationnels réalisés par Petrobras en août pour montrer sa capacité à réagir à une éventuelle marée noire.

D.Sami--CdE